Au fil de l’histoire – Des lieux, des gens
Rédaction Marie Josée Bourgeois
14 mai 2024
De nos jours, que saurions nous des Weskarinis si ce n’était de Jean-Guy Paquin, un écrivain et conférencier de Lac-Simon, qui a consacré plus de trente ans à la collecte d’information sur les Weskarinis. Le mot weskarini est compliqué pour nous qui ne connaissons pas les langues autochtones.
Laissons parler Jean-Guy qui l’explique si bien dans son livre Au pays des Weskarinis : « Ouescharini ou Ouaouechkairini rassemble les mots wawachkechi, chevreuil ou cerf, et irini, humain. Weskarini signifie la nation du Cerf, le peuple du Chevreuil. »
C’est Champlain qui, en 1613, raconte dans ses récits de voyage avoir rencontré les Ouescharinis et qui l’écrit avec cette orthographe historique. Avec l’avancée des connaissances sur le sujet, le mot prendra éventuellement un W, puisque cette lettre est plus proche du son OUE de la langue algonquienne.
Illustration 16 – Coucher de soleil sur la rivière des Outaouais près de la plage Westboro, à Ottawa. Photo Max Finkelstein, 2020.
Les Weskarinis appartiennent à la grande famille des Anishinabés, anciennement appelés Algonquins, une première nation millénaire qui a occupé le territoire de la vallée de l’Outaouais après le retrait des glaciers qui recouvraient une partie du fleuve Saint-Laurent jusqu’au lac Champlain et aux Grands Lacs.
Le territoire traditionnel anishinabé englobait la vallée de l’Outaouais et les terres adjacentes à la rivière au Québec et en Ontario. Les Weskarinis fréquentaient les bassins versants de la rivière Rouge, de la rivière du Lièvre et de la rivière de la Petite Nation jusque dans les Hautes-Laurentides.
Illustration 17A – Famille autochtone voyageant en canot, peinture attribuée à Cornelius Krieghoff vers 1856, Bibliothèque et Archives Canada, no d’identification 2895762.
Depuis des temps immémoriaux, les peuples autochtones utilisaient un vaste réseau de transport pour faciliter l’interaction commerciale et les échanges culturels entre eux et ce, dans toute l’Amérique du Nord. Sentiers de marche et de portage permettaient d’accéder avec leurs canots aux lacs, rivières et fleuves, ces chemins d’eau qui reliaient chaque tribu, chaque peuple à ses territoires de vie et de chasse, voire bien au-delà.
Au cours des derniers siècles, ces voies navigables et commerciales se sont imposées aux coureurs des bois, aux explorateurs et à bien d’autres voyageurs. C’est le long des berges de la rivière des Outaouais et celles de ses affluents que se sont établis les premiers colons dans la seigneurie de la Petite-Nation et dans les cantons environnants.
Illustration 17B – Autochtones descendant les rapides en canot d’écorce, aquarelle de John B. Wilkinson vers 1880, Bibliothèque et Archives Canada, R9266.